Monday, September 19, 2016

Fiche de lecture Lindustrie du mensonge relations publiques lobbying et démocratie de John Stauber et Sheldon Rampton


Energie et developpement - l'industrie du mensonge - relations publiques, lobbying et démocratie de Rampton et Stauber
Nul ne s'étonne plus aujourd'hui de voir un député européen exercer comme avocat auprès des industries qu'il est sensé réglementer, une rapide recherche internet montre que le terme de lobbying a largement perdu sa connotation négative pour devenir synonyme de persuasion efficace, les techniques qui étaient réservées aux grandes industries toxiques se sont "démocratisées" et institutionnalisées.
C'est peu dire qu'entre la publication de ce livre, en 1995 aux États-Unis, et sa réédition française en 2012, "l'industrie du mensonge" qu'il décrit a conquis ce coté-ci de l'Atlantique - cette édition est d'ailleurs complétée par de nombreux exemples européens. S'il ne fallait qu'une raison de se plonger dans le livre de John Stauber et Sheldon Rampton celle-ci devrait suffire.

Naissance et envol des lobbys

Les auteurs font remonter les origines de l'industrie aux bateleurs du XIXe siècle dont le bagou et surtout la naïveté de leurs contemporains assuraient les revenus. Dans les années 1830, la multiplication des journaux populaires à bas prix fait naitre la publicité déguisée, puis les premiers attachés de presse, chargés de placer des articles pour leurs commanditaires. Les maitres mots de l'époque : "bouteilles, blondes et bakchich".
Vers la fin du siècle cependant, les entreprises se rendent comptent qu'il ne suffit pas de faire parler de soi, il faut contrôler l'opinion, se construire une image... Les pionniers s'appellent Ivy Lee, qui a eu la rude tache de rendre sympathique les "barons voleurs", George Creel, chargé de vendre la l'entrée dans la Grande Guerre aux américains, ou Edward Bernays, neveu de Freud et inventeur de la "fabrication du consentement".
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